L’interprétation de la musique acousmatique : enregistrement, analyse, transmission
- On 25 février 2023
Pierre Couprie, Nathanaëlle Raboisson et Olivier Lamarche, « L’interprétation de la musique acousmatique : enregistrement, analyse, transmission », Recherches en musique, Paris, Collegium Musicæ/Ministère de la culture/CNRS, p. 117-123.
Présentation de l’ouvrage et téléchargement : https://collegium-musicae.sorbonne-universite.fr/les-ressources-et-outils/publications/publications-musiques-interdisciplinarite
Résumé
La musique électroacoustique est un métagenre regroupant de nombreuses pratiques artistiques dans lesquelles l’électricité est utilisée pour la création et la transformation des sons. Parmi ces genres, l’acousmatique s’est développée, d’une part dans l’héritage de la musique concrète – et de son opposition à l’abstraction de la composition écrite instrumentale (Schaeffer, 1966, p. 23) – et d’autre part pour se différencier de l’ensemble des pratiques live de la fin des années 1960 – la musique mixte ou le live electronics. Au milieu des années 1970, François Bayle a imaginé un instrument, un orchestre de haut-parleurs nommé « acousmonium », permettant de mettre en valeur la musique acousmatique en concert.
L’interprétation de la musique acousmatique n’a fait l’objet que de très rares études (Planel, 1996 ; Féron, et al., 2015 ; Boutard, et al., 2019 ; Couprie, et al., 2017 et Webster, et al., 2020). Ce court article n’a pas pour objectif de présenter l’ensemble de ces recherches mais de témoigner d’un projet mené depuis 2015 par la compagnie musicale Motus, l’Institut de recherche en musicologie et, plus récemment, le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’université Paris-Saclay, qui collaborent sur un projet d’enregistrement, d’archivage, d’étude et de transmission de l’interprétation acousmatique. Les enjeux de cette recherche sont triples. Le premier consiste à envisager l’analyse d’une manière globale à l’aide de méthodes d’étude de dispositifs et de documents, d’entretiens avec les musiciens et d’études comparatives entre des données de différentes natures : fichier audio de l’œuvre, données d’interprétations, relevés, etc. Le deuxième enjeu concerne le développement d’un dispositif d’enregistrement des interprétations. Enfin le dernier enjeu porte sur l’articulation entre la pratique d’interprétation et l’étude musicologique. Nous expliquons la manière dont les deux disciplines s’enrichissent mutuellement dans une dynamique de recherche-création.
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